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Un site pour connaître la qualité de son eau potable

Générations Futures a précisé que les données sont issues du contrôle sanitaire effectué par les agences régionales de santé pour chaque unité de distribution d’eau potable.

Générations Futures et Data For Good proposent « Dans mon eau », un site qui permet de consulter les dernières analyses de l’eau du robinet en France pour cinq catégories de polluants dont les pesticides et les nitrates.

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Faisant le constat qu’à mesure que la surveillance des polluants (notamment des pesticides et PFAS) se renforce, de nouvelles situations problématiques sont révélées mais aussi que les données sur la qualité de l’eau sont difficilement accessibles, les deux associations Générations Futures et Data For Good se sont alliés pour publier une carte interactive.

Ainsi, le site « Dans mon eau » présente les données pour cinq catégories de polluants : PFAS, pesticides, nitrates, CVM (chlorure de vinyle monomère) et perchlorates. Les résultats sont issus du contrôle sanitaire effectué par les agences régionales de santé (ARS) pour chaque unité de distribution d’eau potable (UDI).

Mise à jour mensuelle

L’historique des bilans annuels est disponible (à partir de 2020) et les données seront actualisées tous les mois. La problématique des polluants de l’eau potable et de leur gestion par les pouvoirs publics étant particulièrement complexe, nous fournissons du contenu pédagogique, présent au niveau de la carte et sur la page « comprendre » du site « Dansmoneau.fr », informent les associations ce jeudi 16 octobre 2025.

Elles rappellent notamment à ce sujet qu’il faut faire la distinction entre les deux limites appliquées aux polluants. Si les « limites de qualité » fixées par la réglementation sont dépassées, l’eau sera déclarée « non conforme ». Cela indique « une dégradation de la qualité de l’eau mais ne signifie pas forcément qu’il y ait un risque sanitaire ».

Quant aux « limites sanitaires », elles sont recommandées par les autorités de santé et « correspondent à la concentration maximale d’une substance ne présentant pas de risque pour la santé ». Et d’ajouter : « Si une limite sanitaire est dépassée, l’eau ne devrait pas être consommée. »

Non-conformité au Nord

« De manière générale, la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec actuellement plus de 87 % des UDI conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires. Attention, ce chiffre est toutefois à interpréter avec prudence car il exclut les métabolites de pesticides non pertinents », fait savoir Générations Futures.

Il ressort « une grande hétérogénéité sur le territoire » mais « le nord de la France est particulièrement concerné par la majorité des cas de non-conformité et des recommandations de non-consommation de l’eau ». « La très grande majorité des cas de non-conformité à la réglementation, recensés au 29 août 2025, sont dus à la présence de métabolites de pesticides (5,7 %) », ajoutent d’ailleurs les associations.

Dans mon eau : données de présence de pesticides et de métabolites dans l'eau potable. (©  Copie d'écran de la carte du site Dansmoneau)

En outre, dans 3 % des UDI (709) l’eau peut faire l’objet de recommandations de restriction de la consommation pour toute ou partie de la population. Dans la majorité de ces situations, l’eau est déconseillée à la consommation pour les nourrissons de moins de 6 mois et les femmes enceintes en raison de la présence de perchlorates. Cela représente pour cette catégorie de polluant 1,9 % des situations. Il s’agit par ailleurs de 0,7 % des cas pour les nitrates, 0,4 % pour les CVM, 0,2 % pour les PFAS et 0,1 % pour les pesticides.

Métabolites pertinents ou non

Au sujet des nitrates, Générations Futurs estime que les bilans annuels de non-conformité ne s’améliorent pas depuis 2020 et ont même tendance à s’aggraver ces deux dernières années. Elle précise qu’il manque encore des analyses dans plus de la moitié des UDI pour les PFAS. En ce qui concerne les produits phytosanitaires, ils sont retrouvés dans 31,5 % des réseaux de distribution d’eau potable de France.

Un métabolite est responsable à lui tout seul de 86 % des non-conformités actuelles liés aux pesticides : le chloridazone desphényl, métabolite du chloridazone (herbicide interdit depuis 2020) retrouvé à plus de 0,1 mg/l dans 5 % des UDI. Mais le métabolite le plus retrouvé dans l’eau potable en France reste le chlorothalonil R471811 (fongicide retiré en 2020). Il est présent dans 22,3 % des UDI en France, sa concentration dépasse 0,1 mg/l dans 16,2 % des UDI et la valeur indicative de 0,9 mg/l est dépassée dans 2,6 % des cas.

Générations Futures rappelle qu’il était considéré comme pertinent par l’Anses mais qu’il a été « déclassé » en non-pertinent en 2024. Sa présence dans l’eau au-delà de 0,1 µg/l n’est donc plus considérée comme une « non-conformité ».

Surveillance renforcée

Fortes de ces constats, Générations Futures et Data For Good formulent des demandes qui sont relayées dans une pétition lancée ce même jour sur le site « Dans mon eau » :

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